Samedi 1er mai: de Port Augusta à Coober Pedy
Comme la veille, le réveil sonne bien tôt mais nous avons une simple raison pour cela: 538km à conduire jusqu’à notre prochain arrêt dans la ville de l’opale, Coober Pedy.
Mais avant de quitter Port Augusta, nous faisons un détour au jardin botanique qui était fermé la veille pour d’abord admirer le Red Rocks Lookout qui surplombe le fleuve et la ligne de chemin de fer.
Nous faisons ensuite un rapide tour du jardin botanique lui-même…
… avant de prendre la longue route…
… qui s’annonce potentiellement animée!
Notre premier arrêt est à Woomera, ville qui a donné son nom à une immense région à l’accès restreint géré par l’armée australienne. C’est dans cet immense territoire désertique que furent notamment testées les 2 premières bombes atomiques de la Grande Bretagne. Comme toujours avec de tels endroits, il y a beaucoup d’autres thèses émises par les conspirationistes ou encore les amateurs d’OVNIs. L’article Wikipedia à propos de cet endroit référence – de mémoire – plusieurs autres événements étranges qui s’y seraient déroulés.
Après avoir fait le plein d’essence, notre longue route continue. Les paysages que nous voyons défiler sont nettement plus verts que nous pensions et les divers lacs asséchés mentionnés sur la carte sont bien souvent rempli d’eau!
Cependant à l’approche de Coober Pedy, le paysage commence à changer…
… mais ce n’est pas la seule chose: les habitudes des habitants de cette ville sont également très étrange! Coober Pedy produit 70% de l’opale mondiale mais aucune multinationale n’est active dans les mines. Le gouvernement australien ne donne qu’une licence minière par personne et pour une zone maximum de 50 m. x 100 m. La taille d’une telle parcelle fait qu’il est économiquement pas possible de la miner avec beaucoup de machines et le travail reste généralement fait par un groupe de 2 à 3 personnes.
Après avoir pris notre chambre et déposés nos affaires au Confort Inn, nous allons visiter une ancienne mine juste à côté de l’hôtel. Nous arrivons tout juste à temps pour une démonstration des divers outils de minage utilisé il y a 100 ans et les rares améliorations faites depuis.
Le blower est un camion avec un gros moteur aspirant de l’air dans la mine et capable de remonter à la surface des grosses pierres.
Seul le percement des tunnels a été amélioré significativement: il est maintenant fait à l’aide de cette machine et le mineur scrute la pierre ainsi découverte pour tenter d’y voir le début d’un filon d’opale. Si le mineur ne voit pas le début d’un filon d’opale, il risque fort de l’entendre au prochain tour de la machine grâce au bruit très particulier – similaire à du verre cassé - que la machine va faire au contact de l’opale.
Comme vous pouvez le constater derrière moi, le paysage ressemble plus au film Mad Max qu’à un endroit où vivent et travaillent des personnes extrayant des pierres de même rang que des diamants!
Après la démonstration des machines, nous visitons une ancienne mine découverte par hasard dans les années 1980. Comme en été il peut fait jusqu’à 50 C° à l’ombre à Coober Pedy et 65 C° au sol, les habitants ont commencé à vivre dans d’anciennes mines désaffectées où la température oscille entre 23 et 25 C° tout au long de l’année. Comme ces mines n’ont pas été crées dans ce but, les aménagements sont courants et une magnifique histoire a commencé lorsqu’un habitant d’une de ces maisons souterraines décida d’agrandir une chambre à coucher.
Lors des travaux d’agrandissement, la machine servant a percer le roc trouva un espace vide. Intrigué, le propriétaire décide de regarder à quoi cela est du et découvre qu’une ancienne mine passe tout proche de sa maison. Au lieu de reboucher le trou et faire une croix sur l’agrandissement de la pièce, l’exploration de la mine commence et l’on retrouve divers artefacts datant de l’époque de la ruée vers l’opale dans les années 1920.
Plus intéressant encore, lorsque les débris au fond de la mine sont retirés, plusieurs gisements d’opales sont trouvés dans les murs découverts! Plus de 40’000$ d’opale non extraits sont ainsi retrouvés par nos explorateurs d’anciennes mines. Personne ne sait pourquoi cet opale a été découvert mais jamais extrait, mais plusieurs théories existent. Le ou les mineurs ayant trouvés le filon ont peut-être sciemment caché leur découverte pour la nuit ou à la veille d’un voyage ou d’une guerre et n’ont jamais pu revenir dans la mine suite à leur départ.
Après avoir trouvé tout cet opale et cette entrée d’une grande ancienne mine, le propriétaire de la maison décida de la convertir en musée. Lors des travaux d’aménagement pour le musée et des divers percements nécessaires à cet effet, plusieurs veines d’opale supplémentaires ont été trouvé!
Après un bon moment sous terre, il est temps pour nous de remonter à la surface et de découvrir la ville d’en haut.
17h approche et c’est l’heure d’une session d’allaitement de jeunes kangourous dont les mères ont été tuées. Ce responsable de galerie d’art s’occupe de plus de 6 kangourous…
… dont certains sont devenus des animaux de compagnie car pour des raisons diverses ils n’ont pas pu être relâchés dans la nature une fois âgés de 18 mois!
Après avoir tenu dans ses bras un koala, Florence a la chance de tenir un bébé kangourou dans ses bras, enveloppé dans un drap ressemblant à la poche de sa mère.
Le soleil se couche doucement sur Coober Pedy et nous nous baladons encore un moment en ville avant de manger un bon repas grec. Nous pensions qu’une telle ville, générant beaucoup d’argent de par la vente d’opale, serait plus moderne et attractive mais on se croirait presque dans les années 1950 avec des clichés d’une ville du far ouest américain et de ses vieilles voitures d’antan.
Retour finalement à l’hôtel. Et voici notre chambre pour la nuit!
Eh oui, comme tout l’hôtel, notre chambre est située sous terre dans une ancienne mine qui a été agrandie et aménagée en logement. Les murs irréguliers que l’on voit dans les photos suivantes sont les restes de la mine tandis que les surfaces bien droites sont dues aux excavations plus récentes.
Ici aussi durant les travaux d’aménagement de l’hôtel, plusieurs anciennes mines ont été redécouvertes et quelques filons d’opale repérés, parfois à quelques centimètres d’où les précédents mineurs avaient arrêtés de creuser! Avis aux amateurs, les propriétaires actuels tentent de vendre leur entreprise car ils ont trop de travail quel que soit la saison.
Afin de conserver un souvenir de cet endroit, Florence trouve une magnifique bague sertie d’opale pour laquelle elle craque finalement. De retour en Suisse vous pourrez ainsi admirer la beauté de ces pierre à son doigt!
C’est dans cette salle que nous mangerons demain notre petit déjeuner… En attendant, bonne nuit loin de tout le bruit de la surface.
Dimanche 2 mai: de Coober Pedy à Erldunda via les Breakaways
Ce n’est pas parce que nous sommes sous terre que les habitudes prises depuis quelques jours ne sont pas respectées. Le réveil sonne à nouveau à 6h30 du matin et après un copieux déjeuner nous voici sur le point de quitter notre magnifique hôtel souterrain.
Après un dernier coup d’oeil à la ville, il est temps pour nous de prendre la route. Notre trajet du jour ne compte “que” 470 km mais nous avons décidé d’y ajouter quelques dizaines de km afin de visiter un parc national en route.
Après un tour au cimetière pour y regarder quelques tombes assez hors du commun – probablement dans la lignée des caractères arrivant à vivre et aimer un tel endroit – nous voici parti en direction de Oodnadatta sur une piste non goudronnée.
Heureusement pour nous, nous n’allons pas si loin mais nous arrêtons à la Dog Fence, une grande clôture de plus de 5600 km mais qui à un moment donné en faisait plus de 9000 km à travers toute l’Australie. Le but de cette clôture est de protéger les terres au sud où paissent des moutons des dingos – des chiens sauvages – répandus dans le nord du contient.
Le paysage ressemble ici plus à Mars qu’à quelques chose d’autre! Pas étonnant que certains croient que E.T. a été aperçu dans les environs :)
Après la dog fence, notre prochaine attraction du jour est l’ensemble des collines nommées les Breakaways. Ces monts au sommet plats sont les restes visibles d’un fond marin qui s’est érodés tout autour d’eux. Deux choses sont particulièrement remarquables: ces collines sont clairement séparées de la chaine de montagne de Stuart Range plus à l’est et les couleurs varient énormément.
Deux collines, nommées les white and yellow dog par les aborigènes, ou les salt and pepper loafs par les européens lors de leur découverte.
Il est temps pour nous de rejoindre la route principale menant au nord vers notre prochain arrêt pour la nuit, Erldunda.
Mis à part les road trains, ces gros camions comportant entre 2 et 4 remorques et pouvant atteindre plus de 50 m de long, rien de spécial à signaler. Nous arrivons à notre motel vers 15h30, le temps pour nous de souffler un peu après toute cette route et surtout trier les photos et écrire quelques en retard articles pour le blog!